Way Huge ne s’est pas compliqué la vie en nommant cette pédale Doom Hammer, mais le design de Jeorge Tripp réserve des surprises. Inspirée d’une Big Muff à ampli op-amp modifiée dans les années 1990 pour resserrer les basses, cette fuzz se distingue immédiatement de ses cousines. Aux côtés d’autres Big Muff, qui s’étalent généreusement dans le grave, le Doom Hammer affiche des basses maîtrisées et un médium prononcé particulièrement agressif : un son nasillard, bourdonnant, punk et effronté qui surprend agréablement.

Malgré son héritage Big Muff reconnaissable, le Doom Hammer sonne franchement différent des Ram’s Head ou Sovtek classiques. Là où ces derniers déploient une onctuosité chaleureuse dans les basses-médiums—celle qui fait rêver les fans de David Gilmour—Tripp propose une agressivité de scie circulaire rappelant les fuzzes transistor des années 1960. À faible output et fuzz élevé, la pédale joue même convaincamment la carte du Tone Bender. Avec des réglages plus modérés, elle bascule vers un équilibre classique entre sustain velouté et sonorités plus vibrantes, idéal pour explorer les territoires de Santana, McLaughlin ou Fripp.

Le véritable atout du Doom Hammer ? Cette basse serrée qui libère le médium et offre un contraste percutant dans un mix. Pour les formations de rock lourd luttant contre un mur de basses étouffantes, c’est une solution pratique et inspirante. Jeorge Tripp confirme son talent pour insuffler une nouvelle magie aux formules de fuzz : le Doom Hammer propose une texture discernablement différente tout en conservant la masse et la menace caractéristiques de la Big Muff.

Source originale : Premier Guitar