Le oil can delay, cet artefact sonore fascinant des années 1960, revient sous une forme moderne et fiable. Inventé par Tel Ray, ce processus reposait sur un tambour tournant immergé dans l’huile pour enregistrer et stocker des charges électriques. Bien qu’extrêmement capricieux, il produisait un son unique, riche en artefacts quasi impossibles à reproduire. Quelques marques s’y sont essayées (Catalinbread, Old Blood Noise Endeavours, JHS), mais les émulations restaient rares comparées aux delays à bande.

Strymon, réputée pour son exigence légendaire dans la reproduction des processus analogiques, franchit une nouvelle étape. Après avoir maîtrisé le delay à bande (El Capistan, EC-1), le bucket brigade (Brigadier, Brig) et l’écho à tambour (Volante), la marque américaine présente l’Olivera. Cette pédale compacte propose les contrôles essentiels du delay (time, feedback, mix) enrichis de paramètres spécifiques : vitesse et profondeur de modulation de l’huile virtuelle, et un sélecteur trois positions pour choisir sa tête de lecture. Long pour les délais prolongés, short pour les plus brefs, both pour un effet multitap hypnotisant combinant les deux têtes simultanément.

La Strymon Olivera ne s’arrête pas là. Elle embarque 300 presets, un contrôle complet par Multiswitch, MIDI, USB ou pédale d’expression, des entrées-sorties stéréo, et un préampli d’entrée J-Fet discret en classe A pour une dynamique optimale. Cette richesse de fonctionnalités la destine aussi au studio, où elle peut traiter voix et claviers avec une touche d’aléatoire organique. La Strymon Olivera honore sa réputation et offre enfin aux guitaristes modernes les joies du oil can delay, sans les déboires des machines capricieuses d’hier.

Source originale : Guitariste.com