Derrière chaque guitariste qui brille sur scène se cache un technicien dans l’ombre, jonglant entre précision artisanale, improvisation et résolution de crises. Ryan Chan, Luis Munoz et Drew Foppe incarnent cette réalité souvent méconnue du métier de tech guitare. Leurs parcours divergents—du producteur hongkongais devenu responsable de rigs hybrides chez Loathe et Spiritbox, au luthier hollywoodien travaillant pour Olivia Rodrigo, en passant par celui qui n’avait jamais envisagé une carrière musicale—témoignent de la diversité et de l’exigence du secteur.

Ces trois professionnels partagent pourtant une expérience commune : celle du tourisme intensif, avec ses journées interminables, ses trajets incessants et ses nuits passées à peaufiner le son et la fiabilité des instruments. Ryan Chan décrit une journée type commençant vers 14h, où il prépare les pédaliers et les guitares avant la soundcheck, puis gère les restrings tous les trois ou quatre jours. Luis Munoz, lui, plonge dans l’univers pop-rock où être tech devient presque une performance : il doit être sur scène, guitare en main, pour les changements d’instruments et les transitions critiques. Malgré la romance souvent associée au métier, ces professionnels rappellent que c’est avant tout un travail exigeant, où l’excitation initiale doit progressivement céder la place à la responsabilité et à la rigueur.

La montée en puissance des rigs numériques et hybrides a transformé leur quotidien. Là où certains groupes ont totalement basculé vers les modélisateurs numériques pour leur fiabilité en tournée, d’autres comme Loathe conservent un mélange de tubes et d’électronique. Ces techs doivent maîtriser aussi bien les amplis Marshall classiques que les dernières technologies Fractal Axe-Fx. Leur expertise s’étend bien au-delà de la guitare : gestion MIDI, programmation de playbacks, dépannage d’urgence. Ce qui unit vraiment ces trois professionnels, c’est leur capacité à rester invisibles tout en étant absolument indispensables.

Source originale : Premier Guitar